Dans les starting blocks !!!

À moins d’un mois du départ, tu vises de te coucher tôt pour attaquer les derniers jours d’école mais c’est mission impossible.

Alors que tu finis tes livrets, que tu cales tes rv de parents, que tu prépares ta journée de classe (tout ça x 2 quand tu es un couple de profs !)… tu penses aussi en parallèle à finaliser l’itinéraire des derniers pays traversés, tu penses aux derniers achats à faire pour équiper toute la tribu contre le froid (stress numéro 1), tu te mets des rappels tous les jours pour ne pas oublier les rv médicaux qui s’enchaînent. Et tu ne regrettes pas la matinée chez le dentiste en famille quand tu as fait le déplacement pour deux caries et deux dents arrachées (pour trois personnes différentes, rassurez-vous, on partage tout !). Tu traverses les pièces de la maison et tu attrapes tout ce qui pourrait atterrir dans le camion. Ton salon ne ressemble plus à rien, mais nous avons le sens des priorités très développé en ce moment ! (Oui notre frigo est vide et il serait grand temps de faire le ménage !) Tu relis tes douze to do list. Tu sais que maintenant tu ne peux plus vraiment remettre à plus tard. Tu relativises. Tu te calmes. Tu le sais que les préparatifs s’accélèrent maintenant et que ta charge mentale habituelle a triplé. Tu te rappelles que ce n’est pas ton premier voyage (tu te la racontes un peu mais ça te rassure). Tu sais que sur la ligne de départ, cette dose maximale de stress, de questions, de doutes va disparaître pour laisser place à l’aventure. Tu te dis que le temps qu’il te reste pour profiter de ta famille et tes amis va forcément être trop court. Tu essaies quand même. Tu sais que tu peux encore profiter de ta zone de confort. Cette même zone que tu as hâte de lâcher.

Lâcher l’agenda, les clés, les horaires, le boulot (j’ai dit le boulot pas les collègues !), le ménage, le réveil. Se sentir éperdument libre. Sans contrainte autre que rouler nos 10 yeux grands ouverts sur le monde. Manger, dormir, visiter, vivre à cinq dans ce petit camion où l’on se sent si bien. Voir grandir nos enfants au jour le jour. Ne plus courir après le temps. Le prendre ce temps. Ne pas le laisser filer. Le ralentir.

Le voyage a commencé hier avec notre virée pour le visa russe. Je vous raconte. Nous affrontons le froid glacial et nous engouffrons dans le métro direction le centre de visas. La fatigue accumulée ces derniers temps n’aidant pas, nous nous sommes emmêlés les pinceaux dans les horaires et nous arrivons devant une porte close car les bureaux sont fermés depuis vingt minutes. Zen. Une autre option s’offre à nous, comme par magie. Non loin de là existe une agence qui propose aussi un service pour le visa russe. Sagement assis dans la salle d’attente, nous attendons notre tour. Je hais les administrations. J’ai toujours l’impression que nous allons finir en prison, et que rien ne va fonctionner comme prévu. Et en même temps … le dossier n’est pas complet. Trop simple. Il faut revenir avec des photos du camion, une photocopie de ses papiers (c’est vraiment un aventurier de plus dans l’équipe celui-là !) et tenez-vous bien, nous devons ajouter sur le formulaire obligatoire le nom de l’école et de la crèche des enfants ! Ils veulent vérifier que nos enfants sont scolarisés ? Non mais allo, nous sommes professeurs des écoles, vous vous rappelez !? Bref, aidé par mon papa qui déposera le tout le lendemain, nous devons maintenant patienter jusqu’au 15 février pour récupérer nos passeports avec le visa collé. Deux jours avant le départ, timing idéal.. pas du tout stressant ! Sachant aussi que tout avait bien commencé avec le visa russe quand nous avons dû faire 12 essais (sans mentir) pour réussir la photo de Samuel. Entendez photo conforme et non photo réussie d’ailleurs, il est bien plus chou le sourire aux lèvres.

Sinon du côté de notre trio d’aventuriers, ils ont hâte, comptent les jours (surtout le nombre de jours d’école restants en fait !) et se préparent à leur niveau.

Jeanne (9 ans, CM1) se réjouit de ne plus aller à l’école pour ne plus avoir de devoirs même si elle a peur que ses amies lui manquent. Elle évoque fréquemment la classe de neige à laquelle elle ne pourra pas participer. « Maman, vous nous donnerez pas de devoirs pendant le voyage!? Non mais en vrai, sérieux, tu vas pas me faire ça ?»
Elle est incollable sur les capitales des pays traversés. Ne veut rien emmener d’autre que son inséparable liseuse (chargée à bloc pour notre grande lectrice !). Elle a sur sa to do list : préparer son exposé pour présenter le voyage à sa classe ! Et lire, sûrement, son occupation principale depuis trois ans.

Louise (bientôt 7 ans, CP) sait que le départ suit son anniversaire de quelques jours. Carpe diem à fond, elle profite des copines jusqu’au bout. Son pays le plus attendu est la Russie. Elle ne sait pas encore quel doudou faire voyager parmi la vingtaine de peluches qui ornent son lit. Elle commence à vraiment bien lire, et se questionne aussi sur les livres à emmener ! Elle se réjouit de passer six mois H24 avec ses parents.

Samuel (2 ans et quelques) ne sait pas ce qui l’attend. Il n’a pas idée de la famille de dingues dans laquelle il est tombé ! Il a pris l’option « voyage clés en main ». Pour lui c’est un peu RV en terre inconnue. Passionné de camion, il s’égosille dès qu’il en croise un : « papa, maman, caNion ! ». J’espère qu’il aimera autant le nôtre. Je me souviens que lors de notre voyage précédent sur la route de la soie, Louise (qui avait le même âge que Samuel aujourd’hui) passait ses journées à chercher et réclamer le camion. C’était devenu son doudou. Il prépare doucement ses voitures préférés, ses livres fétiches et fait quelques efforts non négligeables pour laisser dormir ses parents. Pourvu que ça dure !

Je vais me coucher, en vrai cette fois. Demain y’a école. Je suis comme Jeanne, pas d’école pendant 6 mois ça me va. Je suis comme Louise, passer six mois en famille me réjouit. Je suis comme Samuel, j’essaie de dormir plus pour gagner plus (en énergie) !
Je parle pas beaucoup de Baptiste (constat en me relisant). Il partage mes émotions et ressentis du moment. Enfin je crois, enfin j’espère ! C’est bien qu’on parte six mois, on pourra plus se parler tiens !

Allez plus que QUATRE jours d’école, à bientôt les amis.
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