Chers lecteurs,
Avant de raconter la suite de notre séjour allemand, merci à tous pour vos nombreux messages. Mails, whatsApp, textos, commentaires, on prend tout et on les apprécie tellement. Ils nous encouragent dans les petits coups de mou, nous rassurent, nous boostent, nous réchauffent le coeur, nous confortent dans l’idée que ce voyage est une belle folie. On aime avoir de vos nouvelles, de vous, de votre quotidien, de vos joies, de vos peines. Tout nous intéresse ! Ces échanges limitent furtivement la distance entre vous et nous, que nous allongeons pourtant de jour en jour ! Allez, reprenons le fil de nos échanges.
On vous a laissé à Nuremberg donc. Sur le papier, ce nom ne sonne pas très chantant. Trop marqué historiquement. Les tristement célèbres Lois de Nuremberg ont retiré la citoyenneté allemande aux juifs. Pas rien cette histoire. Puis après la guerre, le tribunal militaire réuni pour statuer sur les crimes de guerre a tenu le célèbre procès de Nuremberg. Pas rien non plus.
Heureusement, nous y allons surtout pour voir nos copains partis en famille s’installer là-bas depuis un an. Nous passons une chouette journée tous ensemble dans un parc animalier. Pique-nique au soleil et balade en pleine nature. Lynx et loups sont les curiosités dont les enfants (et les parents) se souviendront. Les moutons, chèvres, lapins, cochons et paons ne sont pas pour leur déplaire non plus. Notamment Samuel qui ne veut plus partir.
Nous passons à Reichsparteotagsgelde (Imaginez ce mot compte triple au Scrabble !), un lieu connu à travers les images et les vidéos de propagande du parti nazi. Une grande allée pour les défilés, des marches montées d’une estrade et d’un balcon où Hitler a prononcé ses discours. Le lieu est très peu entretenu. Entre garder un lieu historique et éliminer une triste page de l’histoire allemande, le débat qui se perpétue semble sans issue. La construction à la va-vite réalisée par les nazis est apparemment dangereuse. Les fondements sont peu stables. Il y’a des indications au niveau de l’entrée qui semblent signifier « à vos risques et périls ». Le charme des lieux est très limité mais pas autant que notre motivation et notre curiosité permanentes !
L’après-midi nous découvrons le centre-ville historique avec ses ruelles pavées piétonnes qui est plutôt agréable à visiter. Notamment sous un soleil et des températures inhabituelles avoisinant les 20 degrés. Les façades rosées des bâtisses sont imposantes mais jolies. La ville a été entièrement bombardée en 1945. Reconstruite méticuleusement, rien ne laisse soupçonner la ville réduite en miettes à la fin de la guerre.
Les allemands sont très friands de glace. Par tous les temps apparemment. Aujourd’hui, sous un ciel bleu et une journée sans manteaux, on se laisse charmer. Assis tous les cinq sur les marches d’une église de la place centrale, il faut nous voir déguster goulûment nos cornets parfumés. La joie des enfants se lit sur leurs sourires chocolatés.
Dans notre galère de camion immobilisé au garage, nous avons quand même la chance que nos amis, en plus de nous loger, nous prêtent une voiture pour sillonner la région. Pendant que leurs petits gars, Adrien et Maël, sont à l’école, que eux travaillent courageusement, on sillonne la région tranquillement. On enrage moins de « perdre du temps » sur notre itinéraire. On n’en perd pas vraiment d’ailleurs car les visites que nous faisons sur la journée étaient prévues ! On se retrouve le soir. Les enfants sont ravis de cette belle salle de jeux partagée. Louise et Adrien se sont bien trouvés!! Et Jeanne lit de A à Z leur bibliothèque ! Et de notre côté on optimise les lessives, les douches et les nuits bien au chaud.
Le lendemain nous partons en voiture à Bamberg. Plus petit mais encore plus joli, nous nous baladons surtout dans le centre. La Petite Venise notamment, le quartier historique aux ruelles entrelacées de petits ponts. Les maisons à colombages sont toujours omniprésentes. Des parts de pizza à emporter dégustées sur un banc au soleil, quasiment en tee-shirt, nous offre une plongée estivale bienvenue. Les enfants engloutissent leurs margharita à toute vitesse. La vue depuis l’abbaye St Michel offre un joli panorama. Les batteries de l’appareil photo sont à plat, ce sera pour le plaisir des yeux.
Mon plus grand bonheur quotidien est de voir la complicité grandissante entre les enfants. Par 2 ou par 3, il y a de jolis moments. Jeanne lit des histories à Sam. Louise joue à la poupée avec Sam. Jeanne et Louise font des dizaines de tours de tyrolienne ensemble et ne s’arrêtent plus de rigoler. Elle se poussent sur la balançoire ou courent main dans la main sur une nouvelle aire de jeux. Ils ne peuvent compter que les uns sur les autres comme camarade de jeux. Leurs liens se tissent, se renforcent, se renouvellent.
Les disputes ne sont pas moins fréquentes je vous rassure (au contraire) mais signe aussi de l’intérêt que chacun marque pour les autres. La jalousie est un frein permanent dans une fratrie. Pourquoi devrais-je partager mes parents ? Pourquoi tu passes plus de temps avec les autres ? Jeanne nous l’avait expliqué à la naissance de Samuel. » Comment voulez-vous que ça marche alors que vous êtes moins de parents que d’enfants ? » Bien vu. En voyage nous sommes leurs seuls repères. C’est carrément flippant d’ailleurs. Pour nous parents, j’entends. Je me souviens parfaitement de notre retour de la maternité pour Jeanne. Nous l’avons regardée emballée dans son cosy et nous nous sommes dits à la fois excités et effrayés : nous sommes maintenant responsables de cette petite boule de vie. Pour toujours. Ce sentiment de responsabilité de parents s’accentue avec notre aventure familiale. Quelque part notre rôle parental est décuplé car omniprésent. On n’arrête pas d’être parent dans la vie de tous les jours mais quelques pauses nous libèrent l’esprit brièvement. Pendant les temps d’école, d’activités extra-scolaires, de garde chez les cousins ou les grands-parents. L’enfant grandit, évolue, apprend sans nous. Il apprend avec d’autres référents et c’est une ouverture d’esprit essentielle. Pendant six mois ils ne peuvent compter exclusivement que sur nous. La barrière de la langue ajoutant un frein également pour se tourner vers d’autres enfants ou adultes croisés. On apprend, on s’adapte. C’est le jeu. Notre choix de voyage au long cours impose un rythme particulier. Parents H24. Top et usant à la fois. Pas de relais possible mais tellement de joies quotidiennes. Nous avons le sentiment de redécouvrir nos enfants, de mieux les connaître, et de leur donner tellement plus. C’est certain que vivre dans un espace réduit demande de prendre sur soi et d’accepter l’autre physiquement et moralement. Il faut gérer ses émotions, et optimiser le contrôle de soi ! Cette caractéristique de notre voyage se vérifie pour enfants et adultes. Voilà voilà. Chacun apprend. Chacun s’adapte. C’est pour Samuel que c’est encore le plus dur. Ses yeux brillent quand il retrouve le camion et pourtant il y a des crises quotidiennes en fin de journée. Fatigue, énervements, contrariétés diverses. Pour tout et rien. En même temps à deux ans et demi, avec ou sans camion, la frustration et les colères sont plutôt saines. On se rassure comme on peut… Il progresse massivement en langage et s’exprime davantage. On ne comprend pas encore tout. Bientôt. Mais on le comprend quand même mieux. Il commence à associer des mots et répète beaucoup.
Nous récupérons le camion après 4 jours sans lui. L’acteur principal de notre voyage nous a joué des tours. Il s’agissait du roulement à billes (pour les mécanos-connaisseurs). Apparemment nous avons eu de la chance car en se cassant il a chauffé les plaquettes de frein qui se sont brisées. Nous nous sommes arrêtés à temps ! J’espère qu’il n’y aura pas d’autres contrariétés mécaniques. On se sent tellement impuissants dans ces cas là. Enfin surtout moi hein.
Nous laissons Vincent, Stéphanie, Adrien et Maël dans leur belle maison d’Erlangen pour retrouver le ronron du camion. Direction Berlin !
Une petite halte à Potsdam d’un jour (même gris et frais) nous permet d’admirer les palais, orangerie, château, moulin et autres bâtiments du Parc de Sans Souci qui attire nombre de touristes. En hors saison ce n’est pas flagrant. Et on apprécie. Nous sillonnons le parc en poussette et trottinettes. Garés pas loin (sur le parking de l’université) nous visitons à l’heure de la brume matinale. Brume qui ouvre une leçon de sciences sur les états de l’eau. Puis Louise me demandant de compter en anglais nous enchaînons avec un cours de langue. Au retour nous improvisons un cours de chant et de poésie tout en marchant. Nous avions vaguement planifié une visite intérieure du château mais après vote général et unanime : l’aire de jeux avec trampolines et balançoires a pris le dessus ! Les enfants sont trop heureux pour leur enlever du temps de jeux. Se laisser porter au gré de nos envies (et celles des enfants sont essentielles pour leur équilibre et leur épanouissement dans ce voyage) est notre plus grande chance.
Travailler de manière spontanée au fil de nos envies, de nos découvertes, de nos besoins donne une saveur particulière aux apprentissages transmis aux filles. La mémoire est certainement activée différemment car nous sommes ancrés dans le réel. Les temps d’école ont été fortement réduits ces derniers jours (nous avons dû rassembler nos affaires rapidement avant l’arrivée de la dépanneuse et avons pris le minimum). Sans se mettre la pression (ce n’est pas vraiment notre genre), il faut garder le rythme ! Carnet de bord et calculs le matin, le soir dictées. Les filles sont très motivées pour travailler. Je redoutais un peu. Louise est très scolaire, très (trop?) appliquée, perfectionniste même. Jeanne est un peu rêveuse mais fait des efforts pour soigner son travail. Selon la matière. Autant vous dire que dans le domaine de la lecture on ne se stresse pas. Elle affectionne tout particulièrement l’histoire. Et en Allemagne, les options de leçons ne manquent pas. Jeanne a souvent peur de mal faire ou de ne pas savoir. Apprendre à gagner de la confiance en soi m’a toujours semblé un combat difficile. Découvrir son enfant dans son rôle d’élève est amusant et déroutant. On découvre une autre facette des filles. Je ne considère pas encore Samuel comme un élève mais il veut tout faire comme ses sœurs et progresse en dessin, en loto, en perles, en pâte à modeler, en gommettes et en découpage.
Il faut aussi « rattraper » l’écriture de nos récits de voyage. Cinq jours c’est long. Les filles s’y tiennent et sont très volontaires pour le compléter quotidiennement. Des récits, des collages, des dessins. Des traces de notre périple selon leurs envies. J’apprécie car je considère que voyager et écrire sont indissociables. J’aime les deux mais je les imagine mal séparément. J’aime écrire. J’aime voyager. Mon plaisir est décuplé quand je narre mes/nos aventures. J’opte souvent pour la première personne du singulier alors que nous sommes une vraie tribu mais je ne veux pas m’exprimer pour les autres. Et je trouve le nous moins intime et moins adapté pour exprimer des sentiments, des émotions. Par habitude mais aussi par choix donc. Je ne sais écrire que sur des histoires vraies, sur la vie, sur le quotidien. Sur moi, sur nous, très égoïstement. À part des récits de voyage, j’écris cependant régulièrement depuis un an sur la surdité de Louise. Le jour (19 Janvier 2018) où Louise a été appareillée j’ai compris que je devais écrire pour poser sur papier toutes les émotions traversées. Pour elle, pour moi, pour nous. La peur d’oublier. L’envie de se souvenir. Le besoin de partager. Le trop plein d’émotions et de réflexions. Une sorte de bouillonnement intérieur qui doit se déverser sur du papier. En voyage les raisons sont les mêmes.
Il se passe trop d’évènements dans une même journée. Quand je n’écris pas je pense à ce que je vais écrire. Quand j’écris, mes doigts filent sur mon petit clavier de téléphone. On a un ordinateur, un Ipad mais le téléphone est toujours sur moi, je peux écrire partout, tout le temps. Je relis, je change un mot, une idée. Je fais évoluer le texte, je copie/colle des extraits pour les disposer dans un ordre plus cohérent. Je trie les photos avec Baptiste et il met en page le blog pour que le texte et les images prennent vie et s’alternent sur un bon rythme. Il reprend un court instant son ancien boulot d’infographiste.
Après Potsdam, à 20 kms de Berlin, il y a eu enfin Berlin. Enfin, car les filles étaient vraiment impatientes. On transmet nos propres envies et donc notre hâte devient communicative. C’est notre première capitale et donc un nom évocateur pour elles. Nous restons 3 jours à Berlin. La ville est facile à visiter, riche culturellement et historiquement. On s’y sent drôlement bien. On circule en camion d’un point à un autre quand la distance est trop importante. Et sinon on le gare, étonnamment facilement, pour sillonner dans un quartier. Même en plein centre.
Première halte, East Side Gallery. Le mur de Berlin a été recouvert de peintures par des artistes du monde entier. Les couleurs sont éclatantes ou passées selon les dates des œuvres, les styles sont très diverses. Certaines plus célèbres que d’autres. Ces deux kms de souvenirs historiques embellis forment une grande galerie d’art extérieur. Les touristes, de toutes les langues, sont nombreux. On peine à prendre des photos ou à admirer certaines parties plus connues du mur. Garés en face avec notre bolide blanc, on pique-nique dedans en continuant d’admirer cette fresque démesurée. Les températures se sont vraiment radoucies. Les petits ont froid. Ça me soucie. Pourtant nous avons plusieurs couches superposées. Dite la technique de l’oignon ! En marchant ils se réchauffent mais les joues sont rosies et la peau sèche.
Nous continuons ce même jour sur notre thématique du mur du Berlin. Cet élément historique principal de la ville brille notamment par son absence. Direction le mémorial du mur de Berlin. Les dates sont inscrites sur les murs en pleine rue avec des clichés évocateurs. 1961-1989. 28 ans de vies ébranlées, de familles séparées, endeuillées. C’est fou cette lourde page de l’histoire allemande.
Des tiges matérialisent le mur en respectant son tracé historique. Et en alternant avec des vrais pans de mur. La partie extérieure du musée permet de voir des vidéos, des photos, des explications sur l’histoire de Berlin et de ce quartier précisément. La partie intérieure complète ces indications et offre une vue plongeante sur le couloir de la mort. Les filles apprécient les musées, elles se laissent porter par les images, les sons, les vidéos. Jeanne a maintenant l’habitude de chercher le moindre prospectus en français pour contrer sa frustration de ne pas lire l’allemand. Louise est capable d’écouter pendant de longues minutes des explications (ou dans d’autres musées des chants nazis !) en allemand uniquement. Samuel cavale d’une allée à l’autre quand il n’est pas arnaché dans sa poussette (ce que l’on regrette fortement en général). Il marche vraiment bien, ne se plaint jamais et en redemande. Parfois plusieurs kilomètres par jour à notre rythme d’un pas affirmé et volontaire.
Le lendemain nous arpentons le quartier autour du Reichshtag (siège de la chambre du parlement allemand situé sous une coupole de verre impressionnante), qui représente le centre névralgique du pouvoir depuis la réunification. Nous longeons la Spree qui coule au cœur de Berlin et nos amène dans un parc avec jeux.
Le musée Anne Frank nous occupe un long moment l’après-midi. Pluvieuse notamment. Le musée est facilement accessible pour les filles. Il y a des activités pour faciliter l’intérêt des enfants et notamment les plonger dans l’écriture d’un journal intime. Jeanne et Louise répondent à des questions sur elle, leurs vies, et mettent sous enveloppe leurs lettres en choisissant ou non (dans deux urnes différentes) la possibilité de les publier. Situé dans le quartier juif de la ville, nous admirons les fresques colorées au mur.
La Porte de Brandebourg, symbole de division durant la guerre froide, est aujourd’hui l’emblème de la ville et le symbole de l’Allemagne réunifiée. Le lieu sert de décor aux grands événements de la capitale. Nous l’approchons à la nuit tombée. Joliment éclairée, cette porte aux colonnes striées fut inspirée par l’Acropole d’Athènes. Selfie et clichés enregistrés, nous terminons notre journée au mémorial de l’Holocauste.
En 2005, après 17 ans de discussions, de préparations et de travaux, le mémorial aux Juifs assassins d’Europe est enfin inauguré. De la taille d’un terrain de foot, 2711 stèles, aux allures de tombes de différentes hauteurs, sortent du sol ondulant. Qui dit mémorial dit respect des lieux. L’option recueillement n’est pas envisageable avec le troupeau à cinq que nous formons ! Les filles jouent à cache-cache, sautent de stèle en stèle, déambulent en courant et en hurlant excités par l’aspect ondulant des lieux. La nuit tombée accentue leur excitation. On recadre gentiment mais en même temps nous sommes les seuls visiteurs. Les photos sont floues, on vous les épargne.
Notre dernier jour à Berlin est pluvieux. École le matin (carnets de voyage, opérations pour Jeanne et écriture pour Louise), puis pendant une légère éclaircie : récréation à l’aire de jeux avoisinante. Option 3 étoiles selon nos critères pour une nuitée donc.
Nous visitons le musée de Pergame l’après-midi sur l’île aux musées (un regroupement de musées relativement récents et encore en travaux). Sur les traces de la Rome antique, nous déambulons avec l’audio guide vissé sur les oreilles. Samuel a trouvé que c’était le bon moment pour faire une bonne sieste de deux heures dans sa poussette. Bien vu mon chéri. Surtout qu’aujourd’hui apparemment c’est la journée anti-enfants. À la poste, un monsieur nous saute dessus alors que Louise approche un étalage d’aimants. Au musée les cris de Sam (au réveil donc) déclenchent des éclairs dans les yeux de la caissière. Les gardiens du musée semblent se crisper à chacune de nos entrées dans une salle. Détendez-vous, on les gère nos trois monstres. On en donne l’impression en tous cas… !
Il y a deux moments dans la journée que j’affectionne particulièrement. Le matin et le soir. Même si entre deux il se passe de doux moments. Le matin mon premier réflexe est toujours de soulever de quelques centimètres le rideau à ma gauche. A quoi ressemble notre nouveau jardin? Paysage? Environnement? Parfois je ne me souviens plus où nous nous sommes arrêtés. Et souvent on stoppe le camion de nuit. Chaque jour est une surprise. Et puis il y a les enfants qui nous rejoignent un à un notre lit. On a le temps. Câlin géant à 5.
J’aime autant le soir quand on a trouvé notre petit coin pour dormir. Quand les enfants (idéalement une aire de jeux avoisinante sinon autour du camion) se sont bien défoulés, quand ça sent l’apéro et le repas qui se prépare, quand les filles complètent leur carnet de voyage, quand on sort un jeu de société, quand on ferme les rideaux et qu’on est chez nous. Serrés tous les 5, avec le chauffage vrombissant, les rires qui fusent, les habitudes calées et appréciées. On oublie un instant le voyage, les visites, l’étranger. On est chez nous. Tout simplement. Je ne raconte pas les crises et les hurlements de Samuel, les disputes des enfants , la lassitude des parents, la fatigue de chacun en fin de journée, la patience amenuisée. Ça n’intéresserait personne. Ce ne serait que pure fiction de toute façon. Ah ah. Je ne sais raconter que notre vécu de toute façon. Je vous ai prévenu. Quand j’entends au bout de deux semaines Louise me demander « Maman qu’est ce que je peux faire pour t’aider (un matin où nous sommes sur le départ donc en plein coup de chauffe) ? » je me dis que c’est un peu gagné et qu’on progresse en matière d’autonomie et d’éducation !
On est heureux, ne vous faites pas de souci pour nous. Il y a beaucoup de jolis moments, qui effacent rapidement les petits coups de crise, de fatigue et d’énervement de chacun. Qui arrivent même en voyage et surtout à cinq dans un petit camion… quelle idée quand même !
Je vous laisse avec quelques perles de Jeanne :
« Je ne suis plus qu’ 9%.»
Quand Jeanne parle de sa liseuse on dirait qu’elle parle d’elle-même !
« Her-mès, Po-sé-i-don, répète Samuel. » quand Jeanne apprend la mythologie à son petit frère dans le parc d’un château rempli de statues.
« Vous abusez quand même les parents, faire dormir Samuel sur une planche ! – Il y a un matelas Jeanne. Ouvre tes yeux ! »
Nous sommes en Pologne depuis hier. Nous voilà plongés dans un nouveau guide, une nouvelle carte, et bientôt de nouveaux récits à partager ensemble. Nos premières impressions sont tr§s bonnes, et ça sent bon le dépaysement.
On vous embrasse,
JuBaJaLouSam
PS : Jeanne, Louise et certainement Samuel, sont en manque de courrier… Vous pouvez leur écrire par mail (même adresse que nous en remplaçant Baptiste ou Julie par Jeanne ou Louise, sans majuscule) ou par courrier à notre adresse (notre courrier étant réexpédié chez mes parents qui viennent nous voir la première quinzaine d’avril!). Merci pour eux.
Photos préférées de Gaspard regardées attentivement avec Maé en ce mercredi gris de congés….
Sam dans la petite remorque, sur le dos de sa grande sœur, le trio sur les marches,….
On vous embrasse en vous imaginant découvrir la Pologne
Biz d’une partie de la tribu qui ne travaille pas ou plus ?!
Bon choix Gaspard! Belle première journée en Pologne à Wroclaw. Habitants plus curieux du camion et ville sympa. Demain on prend la direction d’Auschwitz… autre ambiance. Bises maman
Bravo de prendre le temps de nous raconter tout ça !
Cela me permet également d’en apprendre un peu plus sur votre petite tribu que je ne connais malheureusement que trop peu…
Bisous à vous 5
Ravie de te faire plus découvrir notre tribu! Merci de nous suivre. Bises
Wahhh !! Ça doit te prendre du temps d’écrire tout ça… Mais c’c’est top de te lire et de suivre vos aventures 👍
Continuez bien votre périple, ici c’est Les vacAaaaances et après le soleil de la montagne, la grisaille et la pluie sont au rendez-vous en région parisienne 😕
Bises à tous.
Sophie
Merci Sophie. Écrire c’est long mais en roulant ou quand les enfants dorment j’y arrive! Et j’adore ça! Bises, bonnes vacances
merci pour ton texte et les partages historiques et culturels. Nous voyageons un peu avec vous en te lisant.
Biz à tous les 5,
Les Donnarumma
J’essaie d’équilibrer entre notre quotidien et toutes nos découvertes ! Bises à vous
Quel beau récit, c’est bien dit et très sensible….
Nous apprécions avec Lou vos belles aventures familiales et de découvertes de lieux tous différents et inconnus pour nous.
Nous n’avons pas encore fait ces pays…
On se régale.
Lou pense fort à Louise et est contente d’avoir ses nouvelles, elle vient de rentrer de sa première expérience ski montagne, elle est ravie.
Du coup on n’a pas compris ou nous pouvons écrire à Louise, quelle adresse mail ?
Bonne nuit et bonne suite de voyage à vous 5.
Des bises
Lou & Mélanie
louise(at)kieken.com pour lui écrire ! Merci de nous suivre.
Bises
Hello,
Vos tours de roues vous éloignent de nous mais grâce à vos nouvelles régulières, on vous suit sur la carte d’Europe, on regarde avec soin chaque illustration et on partage un peu votre quotidien.
J’aime beaucoup le poids des mots et le choix des photos choc mais j’ai trois coups de coeur :
Les 9 % restants de Jeanne
Le goût étonnant de Louise pour les audio guides en allemand
La caresse de Samuel sur la statue de la réconciliation!
On vous souhaite une très belle journée
Des bisettes ensoleillées
Ça sent le bonheur par ici ! Les photos sont très chouettes et la complicité du trio saute aux yeux, que de beaux liens tissés entre vous !
Profitez bien, 1000 bisous