La Norvège du Cap nord à Oslo

Bonjour du grand nord !

Les montagnes nous encerclent dès que nous laissons derrière nous l’attachante Finlande. Nous n’avons pas eu de point de vue en hauteur depuis un moment avec la jolie mais plate Finlande. La mer fait son entrée et ne va que rarement nous quitter maintenant. La Norvège est comme une longue route coincée entre mer et montagne.

Les plaques d’immatriculation sont souvent vertes. Les maisons toujours en bois. Rouges mais pas seulement. Des drapeaux flottent souvent au vent dans les jardins. Des séchoirs à morue sur la route. Les maisons sont bâtis où bon leur semble. À quelques mètres de la mer, à flanc de montagne. Vue sur la mer n’est pas une option dans la région. Personne n’y échappe.

« Mais c’est quoi exactement un fjord!? » Louise nous questionne sur ces nouveaux paysages qui nous encerclent. Ces drôles de bras de mer qui s’insinuent dans la côte sont nombreux et parfois très longs. On ne sait plus si les étendues qu’on longe sont des rivières, des lacs ou véritablement la mer.

La mer à droite. Les chaînes montagneuses à gauche. La route qui se faufile entre les deux. La route est belle et va continuer de se dessiner ainsi encore longtemps. Nous sommes comme dans un circuit tout tracé où le camion avance sans trop réfléchir. Il y a peu d’alternatives d’itinéraires dans toute cette partie de la Norvège appelée le Grand Nord. Les distances sont conséquentes et la route suit scrupuleusement le relief, ce qui allonge les durées de traversées. Sans compter l’obligation de prendre un ferry par moment pour poursuivre notre route arrêtée brusquement au ras de l’eau. Notre avancée sur la carte est lente. Patience. Les beaux paysages se méritent.

Les premiers jours, la météo est horrible. Neige sur les sommets à notre premier réveil. Vent glacé et pluie froide. Les bonnets sont de sortie. Ce sera de courte durée heureusement mais pour un mois de juin c’est inhabituel pour nous.

La Norvège concentre un nombre incalculable de tunnels. Je travaille mon angoisse des tunnels. Je suis un peu claustrophobe. Je déteste visiter les grottes. Il ne faut pas que l’ascenseur s’arrête trop longtemps portes fermées. En Norvège les tunnels sont très (trop !?) fréquents. Et tellement longs ! Parfois en pente, souvent en virages et nous avons même croisé des ronds-points sous certains. Pour approcher le cap nord, il faut traverser un tunnel de 6,2 kms. Légèrement en pente pour descendre à 212 m sous le niveau de la mer. C’est assez vertigineux. Sans le vide mais dans l’obscurité. Louise part même un matin avec une lampe frontale vissée sur la tête. Je l’interroge. « C’est pour les tunnels. J’en ai marre de rien voir quand je lis. » Jeanne s’inquiète « On est vraiment sous l’eau là ? » Louise râle. « Je m’ennuie, j’en ai marre. » Faut dire qu’on roule beaucoup ces deniers temps. Et que la météo pluvieuse ne nous a pas permis de mettre beaucoup le nez dehors depuis quelques jours.

Pour parvenir au cap nord, nous sommes prêts à tout ! Et ça vaut largement le coup. Il y a toujours quelques « sacrifices » à faire pour parvenir à un lieu mythique. C’est plus facile à concevoir pour un adulte que pour un enfant qui voit les kilomètres défiler sans fin. Un peu de musique, un jeu de sept familles, la lecture d’un picsou et c’est reparti ! L’île de Magerøya où se situe le cap nord est de toute beauté. La côte sauvage, les montagnes escarpées, la mer agitée couverte de moutons. La route est envoûtante. Nos yeux ne quittent pas le tracé des virages, et des dénivelés. Devant, à droite, à gauche, on ne sait plus où donner de la tête.

À l’approche du cap nord, malgré quelques éclaircies, la météo reste peu encourageante. La neige commence à recouvrir sérieusement la chaussée. Un camion allemand est sorti de route. On va éviter de les imiter. On préfère faire demi-tour et redescendre un peu. Le cap nord attendra demain. On apprendra plus tard au hasard d’une rencontre de voyageurs que la route a fermé quelque heures après notre passage.

Nous dégotons un petit bivouac charmant en creux de vallée après quelques fausses pistes. Un lac, un petit pont de bois, une rivière, une cascade. Quelques petites maisons. Une piste qui part en lacets dans le creux de la montagne. Et ce calme. C’est tellement apaisant. Je me demande si ce n’est pas ce calme envoûtant qui va me manquer au retour. Ce calme de la nature environnante. Nature qui ne demande qu’à être observée et appréciée. Nous faisons le plein d’eau en la puisant dans le lac avec nos bidons. Louise, toujours prête pour ces missions amusantes, court au lac un bidon à la main. J’aime quand notre vie de nomade s’acclimate facilement avec notre environnement. Nous ferons une petite soirée cinéma avec un Walt Disney en famille. Tous les cinq sous la couette, nous transformons notre petit camion en mini salle de cinéma.

La météo est cette fois au beau fixe pour rallier le cap nord. Prudence est mère de sûreté. Nous ne regrettons pas notre nuit supplémentaire. La route qui nous attend est une des plus belles parcourues !! Lacs, lacets, montagnes enneigées. Nous photographions, savourons, ralentissons et admirons.

L’arrivée au cap va de paire avec des lignes de camping-car et de motos. Des hordes de motards sillonnent la route du cap nord. Sur la fin, on ne les compte plus. Sam jubile. Sa passion des motos est largement assouvie. Il les regarde avec admiration, ils lui rendent son bonjour aux pauses photos. « Les motos, les motos ! Parties ? » Nous ne sommes pas seuls. Ce point le plus septentrional d’Europe attire les foules. Un film superbe sur la région à toutes les saisons nous permet d’imaginer cette vie incroyable des locaux. Un peu folle et si belle à la fois. La balade de front de mer est superbe. Des allures de paysage breton. Une lumière douce qui perce et nous emmène au loin, à l’horizon jusqu’au pôle nord. À 2000 kms d’ici. Nous sommes plus près de lui que d’Oslo. Oslo, qui marquera notre dernière halte norvégienne. Le chemin à parcourir est encore conséquent ! Le cap nord restera une halte marquée émotionnellement. On se souviendra de ce point tout là-haut sur la carte où le camion nous a emmené. De ce lieu qui marqua et entama notre retour.

La route prête à penser, à réfléchir. Au trajet parcouru, à l’étape de la journée, au retour. Au passé, au temps présent, au futur plus ou moins proche. En repartant du cap nord, nous réalisons que nous descendons vers le sud pour la première fois. Un peu le chemin du retour. Tout doucement mais quand même. Un petit coup de mou au moral. Léger, passager. Mais là quand même. Nous en sommes aux deux tiers de l’aventure. Je sens que la fin va passer vite. Profitons encore. Le temps de la nostalgie viendra bien assez vite.

Alta marque la première grande ville de Norvège croisée. Nous nous y arrêtons pour le musée des gravures rupestres. Une balade en bord de mer nous permet de traverser le site qui fourmille de gravures de plus de 7000 ans. Un carnet en français ludique et instructif crée un parfait support pour la visite. Le site en bordure de fjord est magnifique.

Notre longue route jusqu’à Tromsø touche à sa fin après deux-trois journées de route. Louise passe une journée entière à dessiner le paysage. Son carnet en main, elle dessine avec précision tout ce qu’elle voit. Elle a un bon petit coup de crayon. Elle gère son frère plusieurs heures de suite. Côte à côte, harnachés dans leurs sièges, ils font des avions en papier, collent des gommettes, lisent des livres ensemble. Nous ne sommes jamais à l’abri d’une dispute mais ces instants suspendus où Louise a tellement de patience pour lui, d’idées pour l’occuper et tout simplement l’envie forte d’être avec lui et de jouer la sœur attentive est un vrai cadeau à contempler pour les parents. Le bonheur de Samuel se lit sur son visage. Il regarde ses sœurs avec tellement d’amour dans les yeux. Depuis tout petit. Depuis toujours. Elles sont ses modèles. Elles lui apprennent beaucoup. Souvent inconsciemment mais avec une force de transmission inégalable. Un adulte prend le temps de transmettre. Il faut répéter consciemment, se mettre en situation d’apprentissage, de communication, de transmission. Un enfant agit, donne sans le savoir, est plus naturel. La fratrie a un poids immense dans les progrès des petits derniers. Samuel attrape tout, répète tout, emmagasine continuellement.

À l’avant, je potasse le guide. Souvent. Les visites sont conséquentes, nombreuses et à prioriser. Le choix est rude. Je dois sélectionner les incontournables qui sont tellement nombreux en Norvège ! Baptiste se concentre sur la route, s’arrête régulièrement pour photographier le paysage. Ces fjords sont inspirants. Je lui fais des propositions de visites, j’aime avoir une vue d’ensemble tandis que Baptiste aime se laisser porter. Je me prends la tête pour ne rien rater, pour voir un maximum. En Norvège ce n’est pas possible. Le pays est trop grand, il y a beaucoup à voir et nous manquons un peu de temps.

Nos biouacs de bord de route sont toujours charmants même si nous avons rarement la possibilité d’être seuls. Les colonies de camping-car obligent à partager les parkings. La Norvège a un tel succès ! Nous croisons plus de camping-car que de voitures. Et nombre de cyclistes aussi. Ils nous rappellent notre première aventure en tandem d’un an en tour du monde. Nous étions un peu fous et inconscients avec du recul. C’était il y a déjà 12 ans. Nous ne manquons jamais de les klaxonner, de lever le pouce ou de leur faire un grand coucou. Nous savons que dans une montée, sous la pluie ou même sur un plat ensoleillé, ces petits gestes d’encouragement et de partage donnent un bon coup d’énergie !

Tromsø est la capitale arctique de la Norvège. Grande ville incontournable. Surtout que nous avons un colis Amazon à récupérer à l’office du tourisme. Oui vous avez bien lu. Baptiste, culotté mais inventif, a commandé un nouveau chargeur pour son appareil photo. Le sien a lâché. On ne se voyait pas poursuivre sans immortaliser nos découvertes. Il a tenté le coup. Ça a marché. En échangeant des mails, nous avons eu accord et confirmation de notre paquet arrivé à bonne destination. Sans boîte aux lettres, il fallait bien trouver une solution !

Au Musée Polaris, nous discutons un long moment avec une famille de cyclistes français. On aime échanger avec d’autres familles qui ont le même quotidien. C’est facile, le contact est direct. Il y a un aquarium avec des phoques. Les enfants sont fascinés. La fonte de la banquise est expliquée et démontrée en long en large au fil du musée. Angoissante prise de conscience pour tous.

Nous passons un long moment à la bibliothèque de la ville. Seuls, installés dans des cabanes de lecture, nous faisons la fermeture. La bibliothèque est une sortie que nous aimons faire. C’est une belle plongée dans la vie locale. Un moment de calme aussi. Et une activité qui plaît à tous. C’est sur que le choix de livres est limité mais on les dévore tous !

Tromsø derrière nous, nous filons vers l’île de Senja. Située au-dessus des Îles Lofoten, plus connues, Senja est plus sauvage et plus authentique. Un vrai coup de cœur. Un passage en ferry est obligatoire pour rallier cet îlot de toute beauté. Beaucoup de maisons sur pilotis longent la route. Leurs maisons se construisent définitivement partout. Ils n’ont pas peur des éléments naturels. L’habitat s’adapte à l’environnement qui est souvent accidenté. Certaines maisons ont de l’herbe sur le toit. Les fermes ont des granges accessibles par une passerelle à l’arrière des maisons. Joli et astucieux.

Notre bivouac du jour est comme perdu tout au bout du monde. Une petite plage de sable blanc, une eau bleue turquoise, une petite crique protégée avec des bateaux amarrés, une table sur une petite prairie, une petite maisonnette avec des toilettes sèches, et un cimetière comme seuls voisins. Le vent souffle mais nous superposons des couches pour contrer le froid. Les enfants jouent sur la plage, ramassent des coquillages, escaladent les rochers. Nous sommes tellement bien. Le lieu est idyllique. Nous y passerons la matinée du lendemain à s’activer : lessive à la main pour les parents, châteaux de sable pour les enfants. Et surtout à profiter. Assis avec un thé chaud à la main, nous regardons les petits jouer et rire ensemble.

La valeur de l’argent est plus au centre de nos conversions. « C’est cher ? » revient vite dans la bouche des filles. En Norvège les prix sont multipliés par deux voir plus. Le plein d’essence est notre gros budget. Budget qu’on ne peut pas réduire si ce n’est chercher la station la moins chère au moment nécessaire. Les prix de l’essence varient au cours d’une même journée. Nous limitons nos dépenses de nourriture au supermarché. Pour le plein d’eau, de fruits, de légumes, de pain, de charcuterie et de pâtes. Nous n’allons pas au restaurant qui est pour notre petit budget de voyageur au long cours, bien trop cher ici. La Norvège n’est pas réputée pour son aspect culinaire. Nous ne sommes pas trop frustrés. C’est plutôt le côté flemme de faire à manger de temps en temps qui nous pousserait bien au resto ! Il n’existe pas ou très peu de boulangeries. Nous n’avons pas vu de marché. Nous nous contentons de nos pique-niques le midi, nos pâtes le soir et savourons le paysage comme variante permanente à défaut de varier nos menus. C’est mieux ainsi ! Nous avons tout de même commencé des listes de menus pour nous rattraper au retour sur nos plaisirs culinaires oubliés.

« Le garçon qui voulait devenir un être humain » de Jørn Riel. Ce récit d’aventures au Groenland au pays des Inuits et des vikings met en haleine toute la famille. Je lis à haute voix ce roman plein de péripéties pendant que nous roulons ou le soir avant le coucher. J’aime ce moment de communion où je les sens tous accrochés à mes lèvres. Même Samuel qui ne comprend pas tout, réclame la lecture. « Lis, maman, lis. Encore. » Ma voix l’apaise alors qu’il peine à s’endormir. Il écoute, je le sens rassuré. Louise, pour qui j’avais commencé cette lecture, aime se blottir contre moi et plonge au pays des vikings. Merci à ma cousine Sophie pour ce super conseil de lecture !

La force et la puissance des paysages est presque violente. Tant nous sommes petits. Tant la beauté nous secoue. Tant nous sommes emportés par l’immensité du monde environnant. Mon guide introduisait la Norvège comme un des plus beaux pays du monde. Je trouvais ça un peu osé. Je ne les ai certes pas tous visités mais la Norvège est quand même une sacrée claque dans notre voyage. Dans nos voyages. Une claque de beauté, de diversité, d’immensité. Et l’île de Senja, restera notre plus belle découverte. Avec ses points de vue époustouflants très soignés architecturlement, ses criques, ses maisons perchées.

Longer la mer offre des paysages somptueux avec ses eaux claires et ses îlots rocheux. Une légère frustration opère cependant. Se baigner est assez tentant. Quelques degrés supplémentaires seraient les bienvenus. Jeanne, qui adore l’eau depuis toute petite et reste la moins frileuse de nous tous y croit à chaque fois.
« -On va se baigner ?
-Vas-y ma chérie, dis-nous comment est l’eau !? »

La belle île de Senja laissée derrière nous, l’heure de la découverte des îles Lofoten a sonné. Plus touristiques, plus célèbres. Elles sont surtout plus grises avec cette météo couverte. Les nuages sont bas et englobent légèrement le paysage. Le potentiel joli est palpable mais nous sommes légèrement frustrés. Peut être que notre parcours en Norvège depuis le cap nord nous a déjà offert de belles côtes, criques, traversées et que nous sommes un peu blasés aussi. Je crois surtout que la mauvaise météo terni le paysage. Pas de chance. Le soleil restera très discret et offrira de minuscules éclaircies.

Au Musée des vikings, nous passons un joli moment d’immersion dans le passé.
La ferme ancienne de 80m de long, reconstruite à quelques mètres des ruines de la réelle bâtisse fourmille d’animations. Cette quille en l’air géante nous amuse. Un drakkar renversé constitue le toit. Nous pensons à Tydom, grand-père maternel du trio, qui œuvre à la construction de sa propre quille en l’air à Camaret dans la maison familiale. Des déguisements, des chants, du tir à l’arc. Les filles courent d’une activité à une autre. Nous finissons en beauté avec un tour en drakkar. Mouillés et frigorifiés mais heureux d’avoir joué aux vikings. Les Lofoten s’étirent sans fin. De pont en pont, d’île en île, nous roulons. Notre découverte se termine à l’embarcadère de Moskenes qui signe le départ et le retour sur la côte ouest de la Norvège.

Après le premier ferry pour l’ île de Senja. Après le deuxième ferry pour rejoindre les Lofoten. Voici le dernier ferry pour quitter les Lofoten et rejoindre la côte et la terre ferme jusqu’à Bodø. Trois virées en mer qui se ressemblent. Attendre le départ. Se garer dans la file d’attente en attendant sagement son tour. Rouler jusqu’au plus près du pare-chocs de devant pour gagner des cms. S’étonner de rentrer dans un bateau avec son propre véhicule. Monter sur le pont une fois redevenus piétons. Admirer la vue des fjords depuis la mer. Autre point de vue, autre sensation, autre image. Se trouver des places bien au chaud pour contrer le vent froid de la mer. Jouer aux cartes, aux petites voitures, écrire, lire, regarder les flots. Occuper le trio. Guetter l’arrivée. Descendre au camion. Retrouver notre maison. Sortir du bateau et filer direct sur la route vers de nouvelles aventures.

Les routes zigzaguent et nous passons beaucoup de temps à rouler en Norvège. Nous sommes devenus touristes en camion. Rouler c’est visiter, c’est voyager. Mais nous aimerions redevenir un peu plus piétons. C’est parfois pesant de rouler autant. Trois jours d’affilée précisément de Bodø à Trondheim. Les enfants peinent à s’occuper par moment. Ils se disputent, craquent, expriment leur mécontentement et leur colère. Des cris, des -j’en ai marre-, des -je m’ennuie-. Ça va, ça vient. Et puis on fait une pause. On discute. On ouvre à nouveau le placard magique des activités. On pioche, on s’installe et on repart. Le camion est plus calme. Le paysage continue de nous faire rêver. Ça repart. Et ce même soir on trouve un petit endroit calme et tranquille en bord de rivière. Une rivière de montagne blanche de rapides et bruyante avec tout ce courant qui défile. Il y a des balançoires et un toboggan. Toujours bienvenus et appréciables. Cette pause recharge les batteries. Conducteur, co-pilote qui essaie d’occuper les enfants et trio de kids. Tout le monde en a besoin.

Je réalise que nous, adultes, sommes en recherches d’incontournables. Pour créer des instants de voyage, pour ne pas passer à côté de la beauté locale, pour amasser des souvenirs, pour aller vers et au delà du dépaysement. Les enfants cherchent des plaisirs simples. Des basiques proches de tout quotidien enfantin. Des jeux, des bonbons, des sorties à la piscine (réclamées et souvent remémorées comme grands moments du voyage pour eux), des balades à vélo (Louise nous réclame son vélo régulièrement), des sorties à la bibliothèque. Tout est question d’équilibre. Chacun doit s’y retrouver. Nous parents, sommes à l’origine de ce projet un peu fou de voyager en famille. Eux enfants, dépendent de nous, ont besoin de nous, mais aussi d’activités leur correspondant, les rassurant, les motivant. Chacun a son mot à dire, son avis à donner, sa place à trouver. Nous sommes comme une équipe. Contenter tout le monde ensemble et chacun séparément avec ses envies, ses besoins, ses désirs, reste l’objectif premier de l’aventure. Chacun est acteur de ce voyage. À son niveau. Avec son caractère, ses qualités, ses défauts. Chacun donne et tout le monde reçoit tour à tour.

Avant de rejoindre Trondheim qui marque notre belle descente depuis le cap nord (plus de 1000 kms en moins de deux semaines) nous avons eu un épisode malheureux. Samuel, champion de trottinette, qui fonce en poussant énergiquement de ses toutes petites jambes, nous a fait une belle frayeur. Descente à fond, chute inévitable, une dent cassée. J’ai vu de loin Baptiste le porter et traîner sa trottinette de l’autre main. À sa tête embêtée j’ai vite compris que ce n’était pas une chute anodine. Je suis sortie du camion, j’ai laissé ma purée sur le feu et j’ai vu Samuel les lèvres en sang et entendu ses pleurs. Ses hurlements de douleur et sa souffrance. C’est insoutenable de voir son enfant souffrir. Samuel, cascadeur et intrépide, pleure rarement. Il tombe, se relève et repart. Et on n’en parle plus. Cette fois, il a mal, il pleure à chaudes larmes. Il me fend le cœur. Il est quand même super courageux notre petit bonhomme. Il redescend assez vite. Plus vite que nous. Les filles pleurent. Je pleure aussi. Elles pleurent de me voir pleurer certainement. Baptiste a le visage inquiet. Très inquiet. Rare mais reconnaissable au premier coup d’œil. Il s’en veut. Je lui en veux aussi mais c’est idiot. Il n’est pas responsable. Comme je lui ai glissé avant la chute que je trouvai la pente un peu raide, je me dis que cette chute aurait pu être évitée. Peu importe en réalité. Nous soignons Samuel qui se calme petit à petit. Nos voisins camping-caristes alertés par notre vacarme s’approchent et s’inquiètent. Ils nous apportent des bonbons réconfortants et nous conseillent d’acheter de la glace. Pour une fois un supermarché est à deux pas de notre halte. BaJaLouSam partent main dans la main tous les quatre. Chercher des glaces donc et un cadeau pour Samuel le vaillant et courageux mangeur de bitume. Je reprends mes esprits. Je mets tout ça par écrit. Je me calme. Je relativise. Samuel va bien. Il n’est pas complètement défiguré. Il n’a pas perdu connaissance. Son sourire est légèrement édenté. Ce n’est pas si grave. Il aura un petit souvenir du voyage. La santé, surtout celle de nos petits, est tellement importante. C’est dans ces moments qu’être près de chez nous pour voir le médecin, le dentiste et être rassuré nous manque un peu. Doucement remis de nos émotions, nous câlinons Samuel en continu, à tour de rôle, toute la soirée. Encore une fois, nous formons une équipe. Quand l’un tombe, on tombe avec lui. Je nous revois dans le camion, tous agglutinés autour de notre petit Sam. Inquiets et angoissés. Voulant prendre sa douleur. Le rassurant, l’embrassant, le soignant, le consolant. Petit chou. J’en tremble encore longtemps après. Nous sommes tellement vulnérables. Nous sommes tous petits dans ce vaste monde que nous découvrons. Nous sommes liés par les liens du sang mais pas que. Ce voyage a tissé quelque chose de plus entre nous. Un fil invisible. Nous sommes JuBaJaLouSam. Nous avançons ensemble. Au même rythme. Quand l’un tombe ou va mal, le groupe ralentit pour lui. On repart ensemble, de plus belle. Plus forts.

Trondheim marque la fin de notre longue descente depuis le cap nord. Nous visitons la ville sous une belle journée ensoleillée. Les façades colorées sur les quais du centre-ville sont superbes. La cathédrale est assez impressionnante. Je suis un peu émue car je suis venue à l’été 1982, du haut de mes 18 mois. Mes parents, en 4L fourgonnette, m’ont embarqué en Norvège pour un périple itinérant avec nuitées en tente. Les chiens font pas des chats. Trondheim marquait leur halte la plus au nord.

Nous passons une longue matinée à la piscine. Les enfants en rêvaient depuis un moment. Chose promise, chose due. Piscines à bulles, toboggans et piscines à vagues. Et le clou, un iceberg géant gonflable que Jeanne et Baptiste escaladeront à bout de bras avant de sauter du haut main dans la main. Et de remonter un peu étourdis par ce grand saut. Sans lunettes pour Baptiste. Nous voilà obligés de quémander des lunettes de plongée pour les récupérer au fond du bassin !

Trondheim marque aussi l’approche d’Oslo et la fin de la Norvège imminente. Nous sentons la différence de température en s’étant éloignés du cercle polaire arctique. Les gens sont davantage en short. Le temps est plus clément. Nous sommes ravis de cette montée de températures !

Nous traversons le parc de Rondane pour descendre sur Oslo à travers une route touristique comme on en compte beaucoup en Norvège. Plusieurs points de vue stoppent nos longs kilomètres et nous réjouissent de ce regard offert sur la nature lointaine qui se perd dans l’horizon. Nous randonnons une petite distance pour observer des boeufs musqués. Nous les apercevrons à travers des jumelles prêtées. Des petits points noirs qui se dessinent avec leurs masses sombres et leurs cornes enroulées.

Nous nous posons une longue matinée dans un petit campement topissime. Des tables au soleil qui feront office de bureaux pour nos petites écolières. Une descente jusqu’à la rivière. Le son d’une cascade en fond. Des toilettes sèches comme très souvent. À deux pas du camion. On est comme à la maison. La forêt tout autour et une petite route peu passante qui limite les bruits de moteur. Pour nos dernières jours en Norvège, on est chanceux. La météo enfin estivale (au même moment que la canicule en France) nous apporte beaucoup de douceur. Tout est plus simple. On ralentit un peu le temps avant Oslo.

Nous passons voir une belle église en bois debout collés elles se nomment, à Rinegu. Ces églises qui ponctuent davantage le pays datent des temps vikings et rappellent les drakkars avec leurs têtes de dragons sur le toit.

Puis nous rejoignons Lillehammer (JO de 1994) pour arpenter les anciens sites du village olympique. C’est un peu décevant car ce sont maintenant des équipements sportifs toujours en usage. Nous assisterons cependant à un entraînement de hockey sur glace. Violent mais joli aussi par ce tracé presque artistique des courbes en patins à glace, par le mouvement des crosses qui balayent la glace recouverte de boucles creusées par les lames des patins.

Oslo, pourtant grise et pluvieuse à notre arrivée, nous charme d’emblée. Le paysage urbain tout en design est superbe. La mer est omniprésente, Oslo étant située au fond d’un fjord. Le musée des sciences et technologies nous occupe un long moment pour notre première journée. Maths, physique, sciences, et jeux au programme.

Le lendemain il fait grand beau. Et chaud surtout. Ça faisait longtemps. C’est tellement bon. Nous avons dormi près d’une petite plage qui nous tend les bras. Oslo a cette particularité d’être une capitale en bord de mer. Le pied. Shorts et maillots de bain sont de sortie. Pieds dans l’eau, jeux de sable et lectures de plage.

Joli programme, seulement pour le trio de filles, dans un premier temps. Samuel et Baptiste sont partis pour une virée, moins fun, chez le dentiste. Suite à sa chute, nous préférons consulter. Quand nous préparons notre sac de plage, et que j’installe Sam dans son siège auto, je lui explique qu’il va partir avec papa pour faire soigner sa dent. Il est toute chose. Nous ne sommes jamais séparés tous les cinq. C’est très étrange de les voir partir en camion. Samuel agite la main la mine un peu inquiète. Baptiste trouve rapidement un cabinet, un dentiste fait une radio et prend Samuel en consultation. Rien de trop alarmant. Nous consulterons à nouveau au retour. Le dentiste trouve Samuel trop petit pour arracher la dent. Et comme apparemment la douleur s’est atténuée (Samuel dort bien, mange bien et me répète souvent « moi pas mal à ma dent »), nous ne sommes pas spécialement inquiets.

J’ai toujours l’impression que peu importe l’imprévu Baptiste trouve toujours une solution. Je suis un peu plus angoissée que lui. Sur tout. Mais à nous deux on y arrive. C’est la définition d’un couple pour moi. Se compléter, s’aider, se sortir de toutes les situations. Surtout en voyage car plus nombreuses et plus anodines. Et puis bien sûr le couple c’est le bonheur d’avoir des projets communs qui nous réunissent, nous emmènent loin. Les voyages scellent notre couple et au delà notre famille maintenant. Je me rassure parfois, je me redis : on l’a fait. Et le retour des autres sur notre folle aventure nous aide, nous conforte, nous ancre dans le réel. Et comme si nous n’étions pas déjà assez suivis par vous tous, voilà le gâteau sur la cerise : nous avons été contacté par l’émission zone interdite pour un reportage sur le voyage en famille. Affaire à suivre mais les filles sont aux anges. Jeanne est à fond. « Mais on va être des stars, on va être connus, je vais devoir signer des autographes ! »

Après la plage, nous partons à la découverte du centre-ville. L’accès en camion est difficile. La zone piétonne s’étend et les quais d’Oslo sont en travaux. On se gare près du port et on file à pied. La forteresse et son château sont agréables à visiter notamment le parc et les points de vue offerts. L’opéra blanc étincelant nous fait perdre l’équilibre avec ses toits en pentes pratiquables et nous amuse un long moment. Des saunas sont à louer au bord de l’eau. Des bandes de jeunes sautent des pontons et flottent sur de grosses bouées colorées. Ça fait drôlement envie. En plein cœur de la capitale, c’est étonnant. Après avoir avalé un fish and chips sur le pouce, retour au camion et à notre parking en bord de plage. C’est irréel cette plage à deux pas. Mer et campagne encerclent Oslo. La nature est encore bien présente autour de cette concentration de population pourtant urbaine.

 

Je dois vous avouer que je fonds de bonheur souvent. On fond à plusieurs même. Surtout Baptiste et moi, émus par notre trio qui pousse chaque jour et s’aime en apprenant à se connaître un peu plus à travers ce drôle de vécu commun.

Quand Jeanne raconte à Louise des récits de la mythologie où des pans d’histoires qu’elle affectionne particulièrement et qu’elle connaît sur le bout des doigts. Tout ça en se balançant à deux sur une même balançoire. Je fonds.
« Je lui raconte la guerre de Troie. »
« On peut faire une pause Jeanne. C’est un peu long ton histoire. »
« Bah évidemment elle a duré 20 ans la guerre de Troie. Je vais pas te la raconter en deux secondes. »
« Elle a duré si longtemps !? »
« Oui maman. Je te parle d’Ulysse. Il a mis dix ans pour retourner à Ithaque. Donc 10 ans de guerre et 10 ans de retour. Je sais ce que je dis. »
« Je te fais confiance ma chérie. »

Je fonds quand le trio file aux jeux main dans la main. Que les filles ne se lassent pas de lancer les voitures de Sam du haut du toboggan pour l’entendre hurler de rire. Que les filles le poussent sur la balançoire et qu’ils sont les plus heureux du monde.

Je fonds quand Samuel dit bonne nuit Wize. Ou bonne nuit Zane. À ses sœurs adorées. Ou quand le matin il dit avec sa petite voix endormie « maman, moi veux sortir. » Suivi rapidement d’un « maman crêpes ? » En pointant la cuisine pour être sure que sa requête aboutisse.

Je fonds quand Louise écrit toute seule son carnet de voyage. Qu’elle me demande de l’aide pour écrire certains mots, que je réalise les progrès énormes qu’elle a fait. Et je fonds quand elle me propose de dessiner ensemble pour illustrer en image certains jours.

Je fonds quand Jeanne s’éclate en maths (loin d’être sa matière préférée) grâce à un jeu apporté par Baptiste sur les fractions. Je la vois réfléchir, l’œil vif, concentré au maximum. Elle jubile de trouver, calculer au plus juste et gagner la partie.

Je fonds quand Samuel aligne méticuleusement ses voitures et les nomme une à une. J’ai une préférence pour pi-car qui désigne vous savez quoi. Mais si notre maison sur roues !

Je fonds quand Louise fait (quasiment systématiquement) le tour du parking pour avoir un tour d’horizon des plaques d’immatriculation des autres camping-cars. Guettant des copains de jeux français. Une famille australienne en camping-car a croisé notre camion (garé, sans nous) et nous a contacté via internet pour nous rencontrer. Dommage nous avons eu le message trop tard, nous étions déjà en route. Nous vers le sud, eux vers le nord. Avec deux garçons de 6 et 8 ans, nous aurions eu certainement de jolis moments à partager.

Je fonds quand le trio part main dans la main sur les chemins de randonnée. Ils escaladent ensemble le moindre rocher. Et quand je m’approche et qu’ils me disent : « Laisse-nous, on lui raconte des histoires de l’école. Pour lui dire comment ça se passe. » Préparez-le pour sa rentrée, parfait. Si vous pouvez lui faire un petit laïus sur la propreté ça nous aiderait !

Je fonds quand Jeanne me demande les yeux pétillants : « Dis maman c’est quand qu’on va refaire un grand voyage comme ça ? ». Je sais pas trop ma chérie. On partira pendant les deux mois d’été, c’est déjà une chance tu sais. Jeanne, entière, dit les choses simplement. Avec spontanéité et sincérité. Nos échanges évoluent. Nos dialogues sont différents. Elle grandit notre grande.

Je fonds quand les filles courent à l’eau main dans la main. Surexcités de se baigner après des heures de jeux dans le sable. Je sais que ces journées sont inoubliables pour elles. Que le bonheur est là, palpable. Simple et appréciable.

Je fonds quand Louise a sa boîte à histoires vissée sur l’oreille. Je recommande vivement ce petit boîtier vert connu par de nombreux parents ! Facile et ludique à utiliser, Louise (et Jeanne sur l’histoire des rois de France) peut passer des heures à enchaîner les récits. Sur des thèmes variés, (choisis au préalable par les parents en téléchargement) l’enfant sélectionne un personnage, un lieu et un objet qui actionnent une histoire. Cet indispensable en voyage (pour le bonheur des petits et la tranquillité des grands) est surtout une mine de récits intelligents et historiques. Louise qui trouvait le temps long en roulant, se régale à nouveau et ne voit pas le temps passer !

Je fonds de bonheur quand je les vois tous les quatre devant moi. Devant un joli paysage. Un fjord, une plage, ou une montagne. Ou quand je suis à l’arrière du camion et que je les regarde discrètement de dos. Quand nous sommes réunis tous les cinq on est tellement bien. Cette parenthèse nous le permet. Quelle chance. On la saisit à fond.

Avant de refermer cet article, je suis obligée de vous parler de Fantine. C’est le carnet rose familial. Une petite cousine pour les enfants, une petite nièce pour nous. Ce petit ange est arrivée le 21 juin. Sa maman, ma soeur Marie, annonce le printemps à chacun de ses anniversaires, cette petite Fantine annoncera l’été et la fête de la musique. J’aime bien cette date qui sent la fin de l’année scolaire, l’approche des vacances, les apéros en terrasse et les balades en vélo. Fantine, tu ne nous connais pas encore, mais JuBaJaLouSam t’aimons déjà très fort. Nous allons nous battre pour te câliner et te donner des biberons à notre retour. Dans notre Bretagne adorée, quand nous franchirons la ligne d’arrivée. Quand ton grand frère Gaspard est né, nous étions aussi en vadrouille. Déjà loin aussi. En Turquie. Nous nous sommes rattrapés depuis, rassure-toi. Après il y a eu Basile, ton autre grand frère, la même année que notre Samuel. Et puis toi, la petite poupée brunette. Le jour de ta naissance est le moment du voyage où la distance fut la plus douloureuse. Les kilomètres nous ont soudainement parus insurmontables. Et pourtant nous approchons déjà. Nous avons vu ta jolie frimousse. Petite brune aux yeux foncés et au visage rond, tu es superbe. Nous nous rappellerons de ton arrivée avec un goût de Norvège, de fjords, de mer et de montagne. Bienvenue à toi. Ne grandis pas trop vite, attends-nous. On arrive. Notre nouveau cap c’est toi, direction Fantine !!

Nous quittons Oslo pour mettre le cap sur la Suède. Contents de notre séjour au pays des fjords et du soleil de minuit. Légèrement déçus de ne pas avoir pu davantage sillonner la côte sud, ses fjords majestueux et Bergen. Il faudra revenir ! La Norvège est un pays immense. Arrivant du nord, nous avons privilégié le grand nord. Le coût de la vie et un timing à respecter nous font filer vers la Suède. Nous avons rv pour le week-end du 14 juillet à Copenhague avec Tim (mon frère) et Claire (sa femme). Il faut rouler ! La Norvège restera aussi le pays où nous sommes passés de l’hiver à l’été en 15 jours. Arrivés avec nos bonnets et nos doudounes, nous repartons en shorts et en maillot de bain.
On vous raconte la Suède très bientôt, on se régale.

Bisøus affectueux à tous,
Bonne dernière ligne droite aux enseignants et aux élèves, bientôt les vacances !
JuBaJaLøusam

11 COMMENTS
  1. Ahhh le fameux article sur la Norvège tant attendu 😉.
    Merci pour ce récit et ces photos. J’adore te lire Juju et voir vos frimousses.
    De gros bisous à vous 5 et un énorme au courageux Sam. 😘😘😘

    Karine 5 ans ago Reply
    • Merci de nous suivre ! Sam refait de la trottinette, il va bien. Bisous

      juju 5 ans ago Reply
  2. Bravo, il tombe à pic ce nouveau post rafraîchissant et on se régale en passant d’un bonhomme de neige à un château de sable, des bonnets de laine aux bonnets de bain, des polaires aux bikinis, des chaussures de marche aux tongs, des fjords et d’une nature sauvageonne aux buildings d’Oslo, des stavkirke à la cathédrale de Trondheim, de l’école nomade très sérieuse aux cours de récréation incroyables…
    Bravo, Louise, tu as un véritable talent d’illustratrice,
    Bravo Jeanne, pour la maîtrise de l’art du conte. Vous pouvez penser à créer ensemble une maison d’édition avec entre autre des ouvrages sur la mythologie!
    Bravo, Baptiste, après le drone, les lunettes, tu aimes bien mettre un peu de pression aux tiens, bravo aussi pour la démarche dentiste entre hommes et la boîte aux lettres inventive.
    Bravo au très courageux Sam qui a un magnifique sourire de viking édenté,
    Bravo pour ton anaphore, Julie, qui nous fait partager tous tes moments de bonheur !
    Bravo pour ce voyage apprentissage, entre goût du risque, de l’ailleurs, et qui sait du retour «  heureux qui comme Ulysse, ! »

    Des Bisettes grandes comme un fjord de

    Mae 5 ans ago Reply
    • Merci maman pour tes bons et doux mots. Tu as toujours le sens de la formule. On en profite encore un peu et on arrive. Bisous

      juju 5 ans ago Reply
  3. Merci les chouchous pour ce nouveau récit, les paysages sont tellement beaux et on doit avouer qu’il est assez fou de se dire que vous étiez si près de l’arctique alors qu’il y a quelques mois nous étions complètement à l’opposé à Ushuaia si près de l’Antarctique ! on a vraiment l’impression d’être au bout du monde.
    Bravo aux enfants qui grandissent si vite ! Pressées de les embrasser bien vite !

    cathetgwen 5 ans ago Reply
    • On revient vite. C’est bien joli cette famille de voyageurs mais il va falloir rattraper tout ce temps passé loin les uns des autres ! Bisous les filles

      juju 5 ans ago Reply
  4. Plus que 2 mois de blog-voyages ? Ah mais non ça passe trop vite !
    et en même temps on a quand même hâte de vous revoir !
    On vous embrasse bien fort et on pensera à vous sur la presqu’île début août

    julien 5 ans ago Reply
    • Même pas deux mois … On rentre le 11 août et on passe la ligne d’arrivée à Camaret. Vous êtes les bienvenus si le cœur vous en dit ! Bisous et merci pour le dernier dessin, il est vraiment top.

      juju 5 ans ago Reply
  5. Bon ben moi aussi, j’ai fait comme toi: j’ai fondu.
    Qu’il est doux le temps passé avec toi, même en différé, même en virtuel. Tu es loin mais je me sens toute proche.
    Bisous Beauté de dedans et de dehors.

    Cha 5 ans ago Reply
  6. Merci de ce long et intéressant récit partagé ce matin. Nous vous embrassons tous. Biz de Max à Jeanne

    Max 5 ans ago Reply
  7. Merci pour ce nouveau récit de voyage, lu très agréablement au bord de notre lac, entre découvertes de la Norvège et vie de famille,
    Biz à tous,

    Donnarumma 5 ans ago Reply

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